Musée de Mankon
Exposition permanente
Royaume de Mankon ou Ala’Mankon
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Créativité, Artistes et Artisans
Mankon, itinéraires de la mémoire
Informations

Créativité, Artistes et Artisans

MASQUES ET STATUES

Les statues

A part quelques figures zoomorphes, les statues et les statuettes sont anthropomorphes. Elles sont généralement dynamiques, vigoureuses et expressives. Cette production, parfois recouverte de perles ou de cauris, représente ou commémore les rois, les reines, les princesses, les notables, les serviteurs et les gardiens-protecteurs. Certains pièces sont utilis ées dan s différentes fonctions rituelles dans la communauté (le culte des ancêtres, la divination, la guérison, la justice, le culte des jumeaux, les rites agricoles et de fécondité). Tous ces objets ne sont pas exposés en public et ceux qui sont associés à un pouvoir occulte sont souvent gardés loin des yeux indiscrets, hors du quartier royal. En dernier lieu, quelques figures n’ont pas de fonction religieuse.

Les masques

 

Le masque est une des expressions symboliques les plus remarquables de l’art de Mankon. Il appartient à une société spécifique coutumière qui l’utilise lors des processions, des danses ou des cérémonies. Il doit évoquer et faire preuve de la présence du surnaturel, et parfois même divertir. Il ne comprend pas seulement les morceaux de bois utilisés pour cacher la tête ou le visage, mais également les costumes et les accessoires qui le complètent. Il est associé à un rite, à une danse, à une chorégraphie et à la musique appropriée pendant les manifestations. Les masques ont des fonctions spécifiques au niveau politique, religieux, thérapeutique, rituel, social ou légal.

Danseurs masqués à une cérémonie, vers 1970  

Les masques en bois conservés au Palais de Mankon sont surtout anthropomorphes et zoomorphes, mais parfois ils peuvent être anthropo-zoomorphes et même hybrides.

Ils peuvent être divisés en différentes catégories avec naturellement des marges variables de chevauchement.

Les masques zoomorphes catalogués sont ceux de bovidés, d’éléphants, de singes, d’oiseaux et, plus rarement, de léopards et de crocodiles.
Les masques anthropomorphes peuvent être divisés en différents sous-groupes avec d’innombrables sous-divisions. Les plus répandus sont les masques-cagoules. Ils représentent fréquemment des personnages avec des cheveux et une barbe richement décorés.
Les plus importants et les plus craints sont ceux qui apparaissent uniquement aux funérailles du fon et de quelques dignitaires du royaume ou bien pendant certaines liturgies périodiques.

 
  Leader de la célèbre danse mambang de Nitob, se produisant à Yaoundé, quelques jours avant son voyage pour la France, 1963

     
     
     

Corsage en écorce d’arbre (gà) séchée

     
     
 
     

Masque de buffle avec poudre de cam au museau (atua fongø)

 

RECIPIENTS

Le patrimoine de Mankon comprend une grande variété de marmites, de vases, de coupes, de bocaux, de bols, de cruches, d’amphores, de sacs et d’autres récipients (en argile, en bois ou d’autres matériaux) pour des emplois différents (matériel rituel, objets de cérémonie, ustensiles de cuisin e, etc.). Les pièces qui servent à garder, conserver ou préparer des produits cultuels ou de prestige (poudre de camwood et boissons différentes pour les initiations, vin de palme et huile pour des libations, sauces, taba c, etc.) sont sculptées, tissées ou bien modelées avec un grand soin. Elles sont décorées de motifs géométriques ou de figures symboliques qui peuvent être parfois très exubérants. Elles sont strictement réservées au fon et aux principaux dignitaires du royaume. Les récipients les plus caractéristiques du trésor royal peuvent être divisés en plusieurs groupes:
- récipients en bois;
- récipients et coupes en argile, en ivoire et en métal;
- vannerie;
- sacs rituels et calebasses (décorés de perles ou non), dont quelques- uns sont fixés à un petit siège sculpté; il existe aussi une variété de sacs rituels qui sont souvent très décorés;
- pipes.


La pipe comprend en général un fourneau qui est ouvert vers le haut et plié en arrière pour la cheminée. Les exemples de Mankon sont faits en argile ou en métal (bronze, laiton). Elles ont une décoration extrêmement riche. Les pipes avec des décorations anthropomorphes ou zoomorphes sont réservées exclusivement au fon et aux principaux dignitaires. Pendant que quelques pipes étaient fabriquées à Mankon, la plupart des pipes était produite ailleurs. Mankon n’a pas été et n’est pas un centre important de production pour de telles oeuvres. En outre, les pipes étaient l’objet d’un commerce intense entre les différents royaumes du Grassland.

  Le fon Ndefru III avec un couvre-chef spécial, avec un chasse-mouches et une pipe, début des années 50.

     
     
     
     

Cuiller en bois (nülu’ nü ndza)

Pipes

     
     
   
     

Pipe anthropomorphique en bois (nüküng)

Vanneries et Calebasses

     
     
     
     

Panier de notable (nkam)

INSTRUMENTS DE MUSIQUE

A Mankon, divers instruments de musique sont utilisés dans le cadre des loisirs et des différentes activités de la vie sociale. Ils peuvent être en fer, en ivoire ou en bois, associés ou non à d’autres matériaux comme la peau de bête. Ils sont souvent ornés. La gamme des ornements va de la simple figure géométrique aux sculptures anthropomorphes et zoomorphes. Ils peuvent être divisés en différents groupes: idiophones (tambours à fente, crécelle s, hochets et sanza); membranophones (tambours à peau unique), les cordophones (les moins répandus ), les aérophones (trompes et flûtes).

Parmi ces instruments, les plus importants dans la vie sociale et religieuse sont les cloches, les trompes, les flûtes, les xylophones, les crécelles, les tambours et les sanzas. Un bon nombre d’instruments de musique appartenant au roi, aux notables et aux sociétés secrètes, jo ue un rôle liturgiqu e, accompagnant ou rythmant les chants, les danses et les processions. Certains de ces objets (tambours, cloches , etc.) revêtant un caractère sacré ont été sanctifiés par des sacrifices et des pratiques magiques. Dans ce cas, les regarder est parfois interdit et dangereux, surtout au moment où ils émettent des sons.

Parmi les tambours, il faut distinguer les tambours à fente et les tambours à membrane. Les tambours à fente peuvent être divisés en deux catégories: les plus petits sont utilisés pour communiquer ou pour animer les danses (ils sont frappés avec un bât on); les plus grands, plus monumentaux, sont des tambours de guerre rituels. Les tambours à membrane richement ornés avec des motifs zoomorphes, anthropomorphes et géométriques peuvent être ultérieurement divisés en deux groupes:

  • la füka, un tambour vertical avec une seule membrane et un fût élancé, dit de sexe mâle et joué avant les danses;
  • le nkag, un tambour à membrane verticale avec des pieds et un fût plus trapu, dit de sexe femelle.

Armes

Les Mankon utilisent une grande variété d’armes pour la guerre mais également pour les parades, les danses et les cérémonie s, et dans ce cas, il s’agit de matériel rituel ou de prestige. Certaines pièces sont très richement ornées.

     
     
     
     

Tambour femelle (nkag)

COSTUMES, PARURES ET ARMES

Dans la vie quotidienne, au cours de cérémonies et de danses, les Mankon portent beaucoup de costumes différents et des coiffures symboliques, cérémonielles ou de prestige ainsi que des chasse-mouches, des cannes et des lances de cérémonie.
La forme et la décoration de chaque objet dépendent du rang et du statut social de son propriétaire.

Les coiffures royales sont richement ornées de figures d’animaux et d’éléments précieux (cauris, perles). La coiffure la plus importante et la plus impressionnante est le makomngang que seul le fon de Mankon peut porter pendant la danse. Le trésor du fon comprend des costumes royaux (en tissu ndob nwa’, parfois orné de cauris), utilisés pour les danses et, en général, comme des vêtements rituels par excellence. Le tissu ndob est le plus riche de sens des différents tissus du Grassland.

 

Ses fonctions religieuses, symboliques et cérémoniels sont remarquables. L’exemple du palais est seulement un des multiples genres du tissu ndob que l’on peut trouver dans le Grassland et chez les populations voisines. La teinture, le type de motifs, la surpiqûre en raphia permet de distinguer les variétés de ndob.

Des cannes souvent utilisées comme des supports pour différents motifs symboliques jouent en général des fonctions rituelles et cérémonielles importantes, sauf dans quelques exemples contemporains où elles sont utilis ées comme des objets de la vie quotidienne. Il en existe une grande variété et elles appartiennent rigoureusement aux rois et aux notables. A son intronisation, le nouveau fon de Mankon apparaît en public en tenant dans la main droite un bâton cérémoniel orné à un bout de trois plumes d’oiseau. Cet objet sera gardé comme le sceptre royal dans le kwifo.

Les chasse-mouches (ou fouets de danse) lünga ont chacun un manche en bois sculpté (généralement dans une forme anthropomorphe ou zoomorphe ), fixé à une queue de cheval ou de buffle. Ce sont de véritables trophées exhibés lors de funérailles ou de danses. Les lances (de style local ou d’inspiration étrangère) sont utilisées pendant les cérémonies traditionnelles par le fon, ses serviteurs et les membres puissants des sociétés coutumières, en tant qu’attributs du pouvoir royal et de l’unité du pays.

Les Mankon utilisent une grande variété d’armes pour la guerre mais également pour les parades, les danses et les cérémonies mais il s’agit dans ce cas de matériel rituel ou de prestige. Certains exemples sont richement ornés.

     
     

Couvre-chef royal perlé

LES ARTISTES MANKON

Les objets artistiques du palais de Mankon ont été réalisés avec une extrême richesse esthétique et une grande expertise dans l’emploi de matériaux de la part d’artistes talentueux (dont la plupart sont des sculpteurs), connus et très respectés par toute la communauté.

L’identité des auteurs de presque un tiers de cette production doit encore être établie, mais selon les renseignements déjà recueillis sur le terrain, les deux-tiers des œuvres restantes ont été réalisés par des artistes de Mankon (environ 50%) d’une part, principalement des artistes Ndop (Babanki, Tungo, Babungo, Bamessing) et d’autre part, quelques rares artistes Bamoum et Bangwa.

Certains artistes de Mankon qui ont été identifiés sont toujours en vie. Toutefois, beaucoup d’autres sont morts et nous ont laissé ces objets magnifiquement œuvrés que nous pouvons admirer aujourd’hui: Ndzah; Moses Tse Wamuchu; Ivo Tse Akor; Suka Nso; Tsi Aghazüga, etc. et les femmes qui sont excellentes dans la vannerie et la céramique.

Le prince-sculpteur Fon Achirifor  

L’artiste de Mankon, créateur d’œuvres royales ou nobles ou de celles de grande valeur, est, en premier lieu, un gardien de la tradition. Il est également à l’avant-garde de l’innovation. La réalisation de commandes conformément au modèle traditionnel n’exclut pas la recherche personnelle et l’esprit inventif du créateur. Ce dernier a reçu une bonne formation et un long apprentissage (généralement plus de quinze ans) pour devenir un maître. Il a une grande capacité d’abstraction et de synthèse et il maintient un équilibre entre le naturalisme et le réalisme.

  L’artiste Fon Tryisef

Les proportions qu’il donne aux différentes parties du corps humain et à la décoration sont directement liées aux notions d’importance et de sens. Donc, certains traits formels seront soulignés au détriment d’autres, qui seront réduits ou omis. L’artiste utilise un langage soigneusement «codé» dans les multiples motifs qui lui permettent d’exprimer des idées, des sujets artistiques, des scènes mythiques, des contes historique s, etc.. demandés par le client. Les sculpteurs sont recouverts d’honneurs et de richesses par le fon, les notables et les sociétés coutumières. Ceux qui réalisent les objets cultuels appartiennent à ces associations et ils sont les dignitaires du royaume.

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