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Royaume et société

Organisation territoriale

Carte simplifiée de Bandjoun avec ses divisions en provinces et sous-chefferies to'
 
Le royaume gung est divisé en sept grandes provinces ou "chemins" jyeh.Chaque jyeh est divisé lui-même en sous-chefferies to', quartiers pfela et sous-quartiers. Il est dirigé par un inspecteur royal tajyeh.

Sorte de capitale, le tsa est là où réside le roi, sa famille et ses collaborateurs. Principal centre administratif, religieux et culturel du royaume, il comprend: le marché; le sanctuaire royal; la résidence du fo et les dépendances extérieures. Il est localisé dans le quartier royal (appelé hyala).Dans le passé, l'espace territorial de Bandjoun comprenait familièrement deux secteurs: la capitale ou domaine du fo et ses environs; puis, la "province" avec les sous-chefferies et les quartiers hors du premier cercle. Ce dernier secteur était appelé "mpfop" et le premier, par simplification, hyala.

 
    Vue partielle du tsa: l'entrée de la résidence royale

 

La sous-chefferie, ou chefferie dépendante to', est soit une ancienne chefferie vaincue et soumise, soit une chefferie qui se mit volontairement sous la protection d'un fo lors de troubles qui la menaçaient, soit encore un territoire mis à la disposition d'un chef fugitif acceptant de devenir vassal du fo.

Elle bénéficie d'une autonomie interne et son organisation (en dehors des provinces) est une réplique, en plus petit, de celle du royaume.

Elle a notamment ses propres sociétés coutumières, ses notables, ses objets d'art, parfois sa langue (Moutcha, Djiko, Fomeyum par exemple).

Elle est dirigée par le foto, chef dépendant ou soumis qui garde certaines prérogatives administratives. Bandjoun possède une vingtaine de sous-chefferies dont la plus populeuse Famla II (ex Moudjo) dépasse 10.000 habitants.

Un foto ou sous-chef    

Rois et cofondateurs

Le fo, personnage divinisé, grand maître du gung et représentant des ancêtres fondateurs de Bandjoun, est au sommet de la société hiérarchisée. Il détient des pouvoirs surnaturels. L'autorité sacrée se transmet de père en fils selon un rituel complexe d'initiation et d'intronisation. Il a ainsi subi maints rituels religieux et magiques qui ont fait de lui un personnage sacré et maître du kè (puissance de vie, force occulte, magique).
 
Peinture murale illustrant la royauté nefo de Bandjoun. Résidence royale.
 
Les pouvoirs et les attributions du fo sont très étendus. Il est arbitre de tous les équilibres du groupe; maître des éléments naturels, prêtre, chef religieux; chef de guerre, responsable de la justice coutumière, gestionnaire du territoire, symbole vivant de la fécondité, de la prospérité de son peuple et du royaume, etc.

Cependant, les pouvoirs du fo sont contrebalancés par les notables mkam (singulier kam) regroupés en sociétés secrètes mkem et conseils.

Le conseil le plus important est celui des 9 “mkamvu’u”, co-fondateurs du royaume, un véritable organe politique et religieux du gouvernement théocratique de Bandjoun. C'est à la fois une société religieuse et politique qui initie et intronise le fo, protège mystiquement le pays, représente le peuple.

Il comprend initialement les descendants des 9 fondateurs du royaume. La fonction est héréditaire. Le conseil est élargi à d'autres dignitaires wambo, wafo, kwipu ou mafo, également descendants des règnes précédents. Le mkamvu’u a plus d'une trentaine de membres. Il faudra distinguer les neuf notables titulaires (Tekomghè en est le chef) qui ont seuls le droit de participer aux délibérations et aux décisions.

 
    Le roi Kamga II juste après son intronisation

 

Les attributions, la puissance, les fonctions et le prestige du fo (roi) et des co-fondateurs du royaume sont matérialisés par divers symboles, des objets cultuels et culturels.

L'art est ici une visualisation du pouvoir et de divers aspects de la vie sociale.Un certain nombre d'animaux (panthères, éléphants, serpents, etc.) sont des symboles de la puissance royale.

Un membre du conseil des neuf notables mkamvu’u assis sur l'un des neufs tabourets sacrés des titulaires.    

     
     
     

Pipe à longue cheminée et au fourneau orné de motifs

     
     
     
   
     

Jupe de danse en tissu ndop (kamdze)

Dignitaires et serviteurs

Le fo (roi) occupe une place exceptionnelle dans la société Bandjoun fortement hiérarchisée et qui comprend en général trois strates non figés: les descendants du fo et les co-fondateurs mkamvu’u (jusqu'à la 2 ème génération); les serviteurs, les héritiers des serviteurs du fo et autres gens anoblis; les simples habitants sans titre.

On peut diviser la société en deux grandes catégories: d'un côté les notables mkam associés au fo avec une subdivision en notables royaux et en notables roturiers; les simples habitants sans titres, mais de rang inférieur.

 
    “Capture“ d'un héritier succédant à un grand dignitaire

La division de la société en plusieurs groupes hiérarchisés selon les grades reste l'un des facteurs d'une lutte permanente pour les titres, auxquels sont attachés avantages et honneurs. La stratification sociale dynamique se traduit clairement dans le port des coiffures et des parures, la possession de certains objets (récipients, maisons, mobilier, instruments de musique, etc.).

  Le fo est entouré des dignitaires et serviteurs occupant de multiples fonctions et une place précise dans la hiérarchie sociale: la mafo (la mère réelle du chef ou sa sœur intronisée); les serviteurs (tshofo), futurs prêtres chargés des cultes royaux ou cadres de l'administration du royaume, les uns (tshofoshe) au palais du fo (et commandé par le tadié), les autres (kamguè, mgueh) au fam (commandés par les ngwala); les wambo qui ont fait preuve d'un dévouement remarquable à l'égard du royaume et du fo; l'état major personnel d'un nouveau fo ou de chaque règne (le kwipu, le wafo, le suop, le defo et le tabue dont les fonctions sont héréditaires).
Reines dansantes    

La notablité ici s'exprime non seulement par les titres, mais aussi par des insignes qui en précisent le degré, par les types d'objets que détient les titulaires.

     
   
     

Cagoule (pfue ngwala)

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